La liste des victimes s’allonge d’année en année. Arrivées à Clavières, dernière ville sur le territoire italien, les personnes en migration tentent de traverser la frontière par la haute montagne. L’important dispositif policier et militaire les pousse à monter toujours plus haut, à prendre de plus en plus de risques. Épuisées, déshydratées, désorientées et peu familières de cet environnement, elles affrontent le froid et la neige. Les courses-poursuites entreprises par les forces de l’ordre provoquent des chutes parfois mortelles.
Border Forensics a enquêté sur la mort de la jeune Blessing Matthew en 2018, l’une des nombreuses victimes de la politique du non-accueil :
Les personnes arrêtées sont systématiquement reconduites en Italie. Ces refoulements illégaux font partie d’un dispositif de répression qui viole le droit des personnes, comme le détaille le rapport de TOUS MIGRANTS pour l’année 2022. Le fait est que les personnes refoulées reviendront les jours suivants et qu’elles finiront toutes par passer, quelques soient les moyens répressifs mis en œuvre. De Briançon, elles poursuivront ensuite leur route vers d’autres destinations.
La militarisation des frontières de l’UE coûte cher : 12,8 milliards d’euros sont et seront dédiés à la gestion des frontières et au maintien des infrastructures pour 2021-2027. La moitié de ce montant est réservé à Frontex. Pour la France, selon une estimation du site Basta, le coût du déploiement des forces de l’ordre se serait élevé à 376 millions d’euros en 2020, dont 188 millions pour la frontière italienne. À ce montant, il faut cependant ajouter les moyens affectés à la PAF, aux gendarmeries locales et militaires de l’opération Sentinelle, le coût d’acquisition du matériel de surveillance, du fonctionnement des centres de rétention, du maintien en zone d’attente, etc.